L'économie américaine s'est contractée au premier trimestre, en deçà des attentes

L'économie américaine s'est contractée à un rythme annuel de 0,5 % de janvier à mars, les guerres commerciales du président Donald Trump ayant perturbé les affaires, a rapporté jeudi le ministère du Commerce, dans une détérioration inattendue des estimations précédentes.
La croissance du premier trimestre a été freinée par une forte hausse des importations, les entreprises et les ménages américains s'étant empressés d'acheter des biens étrangers avant que Trump ne puisse imposer des droits de douane. Le ministère du Commerce estimait auparavant que l'économie avait reculé de 0,2 % au premier trimestre. Les économistes n'avaient prévu aucun changement dans la troisième et dernière estimation du ministère.
La baisse du produit intérieur brut (PIB) – la production nationale de biens et de services – entre janvier et mars a annulé une hausse de 2,4 % au cours des trois derniers mois de 2024 et a marqué la première contraction économique en trois ans. Les importations ont progressé de 37,9 %, leur plus forte croissance depuis 2020, et ont fait chuter le PIB de près de 4,7 points de pourcentage.
Les dépenses de consommation ont également fortement ralenti, n'augmentant que de 0,5 %, contre un solide 4 % au dernier trimestre 2024, et une forte baisse par rapport à l'estimation précédente du ministère du Commerce.
« Les consommateurs ont resserré leurs portefeuilles beaucoup plus que prévu au cours des trois premiers mois de l'année, alors que l'incertitude liée aux tarifs douaniers pesait », a écrit Priscilla Thiagamoorthy, économiste principale à la Banque de Montréal.
Une catégorie des données du PIB qui mesure la vigueur sous-jacente de l'économie a progressé à un taux annuel de 1,9 % de janvier à mars. C'est un chiffre correct, mais en baisse par rapport aux 2,9 % du quatrième trimestre 2024 et à la précédente estimation du ministère du Commerce, qui tablait sur une croissance de 2,5 % entre janvier et mars.

Cette catégorie inclut les dépenses de consommation et l'investissement privé, mais exclut les éléments volatils comme les exportations, les stocks et les dépenses publiques. Ryan Sweet, d'Oxford Economics, a qualifié la révision à la baisse de ce chiffre de « préoccupante », même s'il ne prévoit pas de modification significative de ses prévisions économiques à court terme.
Les dépenses du gouvernement fédéral ont diminué à un rythme annuel de 4,6 %, soit la plus forte baisse depuis 2022.
Les déficits commerciaux réduisent le PIB. Mais ce n'est qu'une question de mathématiques. Le PIB est censé comptabiliser uniquement la production nationale, et non celle provenant de l'étranger. Il faut donc soustraire les importations – qui apparaissent dans le rapport sur le PIB sous forme de dépenses de consommation ou d'investissements des entreprises – pour éviter qu'elles ne gonflent artificiellement la production nationale.
L'afflux d'importations du premier trimestre ne se reproduira probablement pas au trimestre avril-juin et ne devrait donc pas peser sur le PIB. En fait, les économistes prévoient un rebond de la croissance à 3 % au deuxième trimestre, selon une enquête réalisée auprès de prévisionnistes par le cabinet de données FactSet.
Le premier aperçu de la croissance du PIB d’avril à juin est attendu le 30 juillet.
cbc.ca