Le gouvernement a apporté la misère sur la table

Melissa AY
Plus de 600 mille travailleurs et leurs familles, soit environ 3 millions de personnes, sont confrontés depuis des mois à l’imposition de la misère en attendant que la table des négociations soit établie dans le Protocole Cadre Public.
Le Syndicat turc des employeurs du secteur public de l'industrie lourde et des services (TÜHİS), représentant le gouvernement dans le cadre des négociations du Protocole-cadre public (KÇP) concernant les fonctionnaires, a présenté sa première offre d'augmentation après la réunion tenue avec les confédérations Türk-İş et Hak-İş. Le TÜHİS a fait une offre scandaleuse exactement 107 jours après celle des représentants des travailleurs. L'offre d'augmentation faite aux travailleurs, qui attendent l'« approbation » du ministre du Trésor et des Finances Mehmet Şimşek depuis trois mois et demi, ne pouvait pas dépasser le seuil de la misère.
Selon la proposition de TÜHİS, une augmentation de 16 % a été proposée aux fonctionnaires pour les six premiers mois de 2025. Au second semestre de la même année, le taux d'augmentation a été fixé à 8 %. Pour 2026, une augmentation de 7 % a été proposée pour les six premiers mois et de 5 % pour les six mois suivants.
La proposition présentée par Türk-İş et Hak-İş en février consistait à augmenter le salaire minimum journalier à 1 800 lires, à augmenter les salaires de 50 % pour les six premiers mois de 2025 et de 25 % pour les six mois restants, et à prévoir en plus une part de 10 % des prestations sociales. TÜHİS a proposé une augmentation qui ne représentait pas un tiers de la proposition des syndicats.
Le secrétaire général de Tez-Koop-İş, Hakan Bozkurt, a réagi à l'offre du gouvernement dans son évaluation à BirGün : « Nous rencontrerons le ministère du Travail mardi. Nous leur dirons que ces chiffres sont inacceptables. Nous lancerons nos actions avec une large participation à Ankara la semaine prochaine. » Bozkurt s'est exprimé ainsi concernant les faibles augmentations proposées : « Est-il possible de signer cette convention collective avec de tels chiffres ? Qui pourrait le croire ? Sont-ils à ce point déconnectés de la réalité et du coût de la vie ? Ignorent-ils tout de l'éducation, de la santé, des dépenses alimentaires, des problèmes des travailleurs, des fonctionnaires et des retraités ? Ces travailleurs n'ont pas amené le pays à cet état… Ceux qui ont amené l'économie à cet état ne devraient-ils pas en assumer la responsabilité ? Les travailleurs ne peuvent pas non plus accepter cette offre, et nous, leurs représentants, ne l'accepterons jamais. »
UN ÉTÉ CHAUD ATTEND LE TRAVAILLEURAprès avoir présenté sa proposition, le président de Türk-İş, Ergün Atalay, a déclaré que l'augmentation proposée était inacceptable et a déclaré : « Un été chaud nous attend concernant les conventions collectives. » M. Atalay, qui a annoncé que les syndicats se rendraient mercredi au ministère des Finances à Ankara avec 3 000 à 4 000 personnes, a ajouté : « Nous expliquerons lors des négociations que ce montant est insuffisant. Une décision de grève devrait être prise fin juin. »
∗∗∗
LES TRAVAILLEURS DU SECTEUR PUBLIC DOIVENT S'UNIRUn autre point à l'ordre du jour pour les fonctionnaires est la convention collective du 8e trimestre. La KESK a tenu hier une conférence de presse à ce sujet. Les coprésidents de la KESK, Ayfer Koçak et Ahmet Karagöz, ainsi que la secrétaire générale Sevgi Yılmaz, étaient également présents à la réunion. M. Koçak a déclaré : « La seule issue à ce sombre tableau est que les véritables détenteurs du pouvoir, les fonctionnaires et les retraités, s'unissent pour résoudre leurs problèmes communs et engagent une lutte commune, partant du principe que les droits ne sont pas acquis, mais obtenus par la lutte. » M. Koçak a appelé tous les travailleurs et retraités de tous horizons à lutter ensemble contre les violations des droits.
BirGün