Repli des marges, distorsions de la concurrence... Faut-il s’inquiéter de la surproduction mondiale d’acier ?

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DÉCRYPTAGE - Dopée par des subventions massives, la production d’acier ne faiblit pas, malgré une demande en berne. Le marché mondial sature, les prix chutent, et les industriels européens, étranglés par des coûts de production élevés et des objectifs de décarbonation, peinent à suivre.
Le marché mondial de l’acier est en déséquilibre chronique. Alors que la demande ralentit, la production ne cesse de croître, tirée par des subventions publiques massives, notamment en Chine. Résultat : les prix s’effondrent, les marges s’amenuisent, et les sidérurgistes européens peinent à suivre.
Selon L’OCDE, l’excès de capacités pourrait atteindre 721 millions de tonnes d’ici 2027, soit plus de deux fois et demi la production annuelle des pays de l’OCDE. «Le marché mondial de l’acier est profondément déséquilibré. Il y a trop d’acier pour une demande insuffisante, ce qui tire les prix vers le bas et met en péril la viabilité des producteurs», résume Anthony de Carvalho, responsable de l’unité acier de l’organisation. Il souligne par ailleurs que la Chine, dont la demande intérieure a chuté de 144 millions de tonnes en cinq ans, continue malgré tout d’augmenter ses capacités. «Quand une aciérie fait des pertes en Chine, elle ne ferme pas : elle est maintenue à flot par des prêts…
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