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La baisse du chômage n’a pas entrainé de baisse de la pauvreté en France

La baisse du chômage n’a pas entrainé de baisse de la pauvreté en France

La baisse du chômage n’implique pas un recul de la pauvreté. C’est ce qu’a constaté le Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale (CNLE), une instance chargée d’assister le gouvernement dans son champ d’expertise, dans une étude publiée cette semaine. Tandis que le taux de chômage a reculé de 10,3 % à 7,3 % entre 2015 et 2022, le taux de pauvreté monétaire, défini comme la part des personnes gagnant moins de 60 % du revenu médian, a très légèrement augmenté de 14,2 % à 14,4 %, selon les données recueillies par le comité scientifique du CNLE.

Le taux de privation matérielle et sociale en témoigne, passant de 12,1 % à 13,1 % de la population sur la période. Cet indicateur mesure la part des personnes qui ne peuvent pas couvrir au moins cinq dépenses de la vie courante sur une liste de treize. Parmi elles, avoir une voiture personnelle, chauffer son logement, s’offrir une semaine de vacances ou avoir une activité de loisirs régulière.

La part des personnes se considérant comme pauvres a fortement augmenté sur la période, passant de 12,4 % à 18,7 %. Le sentiment de pauvreté a gagné du terrain chez les 20 % de la population aux niveaux de vie les plus modestes, mais aussi dans le deuxième quintile, relève l’étude. «Les remontées des acteurs de terrain convergent sur un diagnostic de montée des tensions et de l’agressivité du corps social en lien notamment avec la dématérialisation de l’accès aux droits et l’inadéquation des barèmes des aides aux besoins, y compris pour des personnes en emploi», relève la présidente du comité scientifique, Muriel Pucci.

Le CNLE a identifié trois principales raisons à la déconnexion entre l’évolution du chômage et celui de la pauvreté : certains des emplois créés n’ont pas entraîné de sortie de la pauvreté, la dégradation de la situation des inactifs retraités ou invalides, et un niveau de vie des ménages les plus modestes qui a moins progressé que le seuil de pauvreté monétaire.

Le taux de pauvreté des retraités est lui en hausse depuis 2017 et atteint 10,8 % en 2022, alors que contrairement à ce qui se passait auparavant, la pension des nouveaux retraités est depuis 2017 «légèrement inférieure à celle de l’ensemble des retraités», selon l’étude.

Le CNLE est composé des principaux acteurs institutionnels et associatifs impliqués dans la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Il est chargé de fournir des avis au gouvernement, d’assurer une concertation entre les différents acteurs et d’établir des indicateurs de suivi.

Libération

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