Duralex, figure de proue du Made in France : les dessous d'une incroyable mobilisation

L'entreprise Duralex, reprise par ses salariés, avait appelé aux dons pour l'aider à se relancer. Alors que ses dirigeants avaient fixé le montant à 5 millions d'euros, ils sont parvenus à réunir 20 millions d'euros de promesses d'investissement. Un véritable succès, symbole du Made in France et emprunt de nostalgie.
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C'est la star du salon du Made in France, à Paris. Le stand Duralex fait le plein, vendredi 7 novembre, après sa levée de fonds record. "Ça évoque l'enfance, les colonies, la cantine, et puis le dégoût des verres Duralex, et maintenant, on revient en acheter à 60 ans", s'amuse une cliente. "Moi, c'est un peu le patrimoine français donc il faut le préserver", ajoute une autre. En moins de 48 heures, la verrerie a récolté près de 20 millions d'euros d'intentions d'investissement. C'est quatre fois plus qu'espéré par le patron.
"Nous, on est sur un nuage, je peux vous le dire", jubile François Marciano, directeur général de Duralex. "Ce n'est pas tout à fait fini et ça me confirme que Duralex est reparti pour les 80 ans à venir. Heureux, heureux et surtout fier pour tous les salariés. Ils en ont tellement bavé depuis 30 ans que je suis très content pour eux. C'est vraiment du bonheur", assure-t-il.
Car l'entreprise revient de loin. En 2024, elle échappe de justesse à la faillite. Désormais, c'est une SCOP, une société détenue et contrôlée par ses salariés. Dans le berceau de Duralex, près d'Orléans, certains font même le déplacement pour investir, comme cette veuve d'un employé, billets à la main. "300 euros, 400 euros... Je ne sais pas ce qu'ils vont me dire, j'ai ramené tout ce qu'il faut", explique Thérèse Djoubassie, aide-soignante. Mais face au succès, l'entreprise a dû clôturer sa levée de fonds. "Je viens prendre quelques renseignements pour savoir comment ça se passe, si je peux investir", annonce cette dernière.
À l'intérieur de l'usine, le standard est submergé d'appels pour des dons et surtout des promesses d'investissement. "On ne pensait pas que ça allait aussi vite. On s'attendait bien à ce que les gens nous soutiennent, mais pas que ça soit aussi... C'est incroyable", confie Sophie Chaudier, assistante e-commerce chez Duralex.
À travers la France, 21 000 investisseurs, qui devraient être rémunérés 8 % par an. Parmi ceux qui ont cru au projet, cet entrepreneur de région parisienne. "Elle me touche parce que c'est une société française avec des emplois français. L'industrie française, c'est quelque chose qui me tient vraiment à cœur. Donc, si je peux investir et les aider, je le fais avec plaisir", souligne Arnaud D'Ussel, investisseur.
Un engouement qui fait la fierté de la Chapelle-Saint-Mesmin, chef-lieu historique de Duralex. Ce commerçant est le premier supporter de la marque, car il travaille avec : "Nous sommes équipés en verres Duralex, pour faire les cafés", explique-t-il. Mais, surtout, 20 % de sa clientèle sont des salariés de l'usine. "Ça va faire une bouffée d'oxygène, parce que ce qu'on espère, c'est que maintenant, ça va perdurer", commente-t-il à propos des dons.
Grâce à cette levée de fonds, Duralex espère devenir rentable dans deux ans, de quoi recruter une soixantaine de personnes d'ici à 2028.
Liste non exhaustive.
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