Apprentissage : la baisse des aides va-t-elle freiner les embauches ?

Après la baisse du montant des primes, les employeurs vont devoir verser un forfait de 750 euros aux centres de formation en échange de l’embauche d’un apprenti. La course aux économies frappe la politique de l’emploi en faveur des jeunes et soulève des inquiétudes.
Par Catherine Gasté« Est-ce sur les jeunes qu’il faut faire des économies ? C’est un énorme paradoxe avec les discours des gouvernements successifs », maugrée Alexis, 23 ans, apprenti en deuxième année de master 2 en management des institutions et des affaires, et actuellement salarié dans un groupe de conseil. Ce jeune Lyonnais qui alterne deux semaines en entreprise et une semaine sur les bancs d’une école privée (École des hautes études internationales et politiques) n’en revient pas. Vache sacrée d’Emmanuel Macron depuis le premier quinquennat, l’apprentissage n’échappe plus au serrage de boulons budgétaire, malgré des résultats records avec plus de 850 000 apprentis en 2024.
Dernière mesure annoncée par le ministère du Travail : à partir du 1er juillet 2025, il en coûtera 750 euros aux employeurs à chaque fois qu’ils voudront embaucher un alternant préparant un diplôme en master 2. Une participation financière aux frais de formation de l’apprenti, obligatoire pour le recrutement des jeunes ayant des niveaux supérieurs à bac + 3. Ce nouveau tour de vis fait suite au coup de rabot déjà intervenu le 1er mars sur la prime de 6 000 euros versée aux entreprises pour inciter à l’embauche d’apprentis. Un montant ramené à 5 000 euros pour les entreprises de moins de 250 salariés, et 2 000 euros pour celles dépassant le seuil des 250 salariés.
Le Parisien