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Espoir pour les océans

Espoir pour les océans

Les océans sont le bien public mondial par excellence, et les bases de leur gouvernance et de leur conservation sont enfin posées. C'est grâce au Traité sur la biodiversité dans les zones situées au-delà des juridictions nationales (BBNJ), ou Traité sur la haute mer. Adopté par l'ONU en juin 2023, il a été amené au seuil de la ratification lors du Sommet de Nice sur l'océan, qui s'est conclu la semaine dernière et qui était organisé par le gouvernement français. Ce fut un succès diplomatique pour Emmanuel Macron. Plus de 60 chefs d'État (hors Mexique) et environ 190 ministres y ont participé, témoignant d'un engagement politique et diplomatique croissant. Jamais autant de chefs d'État ne s'étaient réunis pour discuter de la conservation des océans. Plus de 50 pays ont déjà ratifié le Traité (hors Mexique), alors que 60 sont nécessaires à son entrée en vigueur. Près de 65 % des mers de la planète se situent hors des juridictions nationales, comme les mers territoriales et les zones économiques exclusives. Ce sont des biens publics sans institutions ni réglementation adéquates ; ils appartiennent à tous et à personne. La tragédie des biens communs plane sur eux. Surexploitées et polluées, elles subissent de plein fouet les effets du réchauffement climatique : hausse des températures et acidification des eaux. Les espèces et les écosystèmes marins sont dévastés par d’immenses flottes de pêche industrielle, généralement subventionnées par les pays développés. Les pays côtiers en développement déversent des millions de tonnes de déchets plastiques et d’eaux polluées dans les embouchures des fleuves. L’exploitation minière en haute mer est imminente, détruisant les fonds marins, leurs écosystèmes et les espèces. Mais le Traité sur la haute mer offre un espoir. Lors du sommet de Nice, qui s’est conclu samedi dernier, une impulsion décisive a été donnée au Traité sur la haute mer (BBNJ). Il a eu un impact politique significatif, comparable à celui des COP (Sommets sur le changement climatique de novembre). Ratifié par 18 nouveaux pays, il devrait entrer en vigueur en septembre 2025.

Le Traité sur la haute mer établit le premier cadre juridique pour la création d'aires marines protégées dans les eaux internationales ou au-delà de la juridiction des États. À Nice, l'objectif de protéger au moins 30 % des océans d'ici 2030 a été réitéré ; et de nouvelles aires marines protégées ont été promises, notamment par la France, la Grèce, les Samoa et la Colombie. (Le Mexique, semble-t-il, n'a fait aucune promesse concernant le besoin de plus en plus urgent de déclarer une grande réserve de biosphère dans la mer de Cortez – l'Aquarium du monde – qui subit une pression critique.) À Nice, 37 pays (dont la France, le Brésil, le Canada et l'Espagne) se sont engagés à empêcher l'exploitation minière en haute mer jusqu'à ce qu'une réglementation internationale claire soit mise en place. Comme toujours, des engagements financiers (insuffisants) en faveur des pays pauvres ont été annoncés (à peine 10 milliards de dollars). Fait très important, des initiatives ont été convenues pour freiner le chalutage de fond, qui représente l'une des pratiques productives les plus dévastatrices qui soient ; cependant, aucun consensus n'a été trouvé pour l'interdire. De nouvelles plateformes pour les sciences et technologies marines ont été lancées, ainsi que pour la coopération scientifique, l'utilisation de l'intelligence artificielle et les drones de recherche. De même, les négociations pour le Traité mondial sur la pollution plastique ont progressé, dont le prochain cycle se tiendra à Genève en août prochain. Des progrès ont également été réalisés sur les critères de partage équitable des bénéfices tirés des ressources génétiques des organismes marins. Point crucial : il créera des procédures d'évaluation de l'impact environnemental pour des activités telles que l'exploitation minière en eaux profondes et, espérons-le, pour la pêche industrielle. Il convient de souligner la complexité des négociations sur la réglementation des océans au-delà des juridictions nationales, qui constitue un défi majeur pour la diplomatie internationale. D'une part, un consensus entre près de 200 gouvernements est nécessaire pour accepter un code réglementaire unique pour ceux qui utilisent et exploitent les ressources marines en haute mer. D'autre part, il est nécessaire d'harmoniser les intérêts des petits États insulaires, des pays dotés d'importantes flottes de pêche industrielle et des organisations civiles de conservation ; cela demande beaucoup de temps et d'efforts. Français En outre, les entités et mécanismes de gouvernance institutionnelle, qui en manquent actuellement, doivent être conçus et construits avec une solvabilité politique, une légitimité et des capacités scientifiques et techniques suffisantes, et leur financement doit être assuré. (Le sabotage ou l'indifférence de l'administration américaine actuelle n'arrange rien.) Bien sûr, le Traité sur la haute mer doit également avoir pour contrepartie l'engagement (absent au Mexique) de renforcer les politiques nationales de conservation marine, en termes de budgets, de personnel, d'équipement, d'institutions, de systèmes réglementaires, ainsi que la création et la gestion de vastes aires marines protégées. On peut citer l'exemple, au Mexique, de la création, en 2017, du vaste parc marin national de Revillagigedo, couvrant 15 millions d'hectares et avec une interdiction totale de pêche.

Eleconomista

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